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L’inauguration du premier Musée

Le 2 mai 1903 la “Grande Fouille” s’est achevée en grande pompe, avec l’inauguration du musée qui allait abriter les trouvailles et dont la construction fut financée par Andréas Syggros. Le Ministre de l’Education de France et nombre d’officiers ont assisté à la cérémonie. Le musée a été construit selon les plans d’Α. Tournaire. L’approche muséologique de Théophile Homolle était de restaurer des monuments en utilisant des moules en plâtre, afin que les sculptures architecturales puissent retrouver leur emplacement et ne pas paraître détachées. Bien que les trouvailles surpassaient l’espace disponible et elles n’avaient pas été suffisamment étudiées avant l’exposition, leur rayonnement fut internationale, avec des reportages incessants de la presse étrangère et grecque durant toute la fouille. 

La deuxième génération : 1903-1939

Lors des trente années qui ont suivi, Delphes ont bénéficié de l’activité des nombreux archéologues importants, Grecs et étrangers, tels que Keramopoullos, Gianis Miliadis, Constantinos Romaios, H. Van Effenterre, J. Jannoray, Georges Daux ainsi que l’aristocrate Pierre de la Coste Messelière. Ils ont étudié les trouvailles, ils sont souvent arrivés dans des nouvelles conclusions archéologiques, ils ont critiqué Homolle et son équipe d’avoir trop mis l’accent sur l’architecture, au détriment de l’art de petite taille, et à un certain degré, de la sculpture (c’est parlant de ce fait que Miliadis accusait l’“indifférence romaine” des Français qui avaient placé l’Aurige dans un endroit mal-choisi) et ils ont finalement poussé vers la création d’ un nouveau musée. D’ailleurs, les Festivals Delphiques organisés par Angélos Sikélianos et son épouse, Eva Palmer, ont placé de nouveau Delphes sur l’avant-scène internationale avec la multitude des invités étrangers et des intellectuels qui y sont venus.

Le deuxième musée

Le nouveau musée fut construit entre les années 1935-38, inspiré par l’architecture des écoles de la période d’Entre-deux-guerres et la nouvelle exposition était prête en 1939. La nouvelle approche muséologique fut plus scientifique, car les moulages en plâtre ont été enlevés, les antiquités ont été placées par ordre chronologique et elles furent mieux étudiées. Or, l’exposition n’a pas eu le temps d’ouvrir ses portes au public. L’éclatement de la Seconde Guerre Mondiale a amené les responsables d’enfouiller les antiquités ou de les cacher à Athènes. L’Aurige a été “hébergé” dans les cryptes du Musée Archéologique d’Athènes et les statues chryséléphantines et le taureau en argent qui venaient d’être révélés dans un fossé par-dessous du dallage de la Voie Sacrée ont pris le chemin pour le trésor de la Banque Nationale.
Le Musée n’a pas pu rouvrir ses portes qu’après 1950, car, durant la Guerre Civile grecque, Delphes furent une zone militaire. Les antiquités se sont graduellement rentrées sur leurs emplacements et le public a pu visiter la nouvelle exposition.

Le Musée du XXIème siècle

Un siècle après la première inauguration du musée, une nouvelle exposition a eu lieu, visant à la meilleure exposition de certains objets, comme l’Aurige et les œuvres chryséléphantines, et ceci dans le cadre des nouvelles données scientifiques émanant de l’étude des objets, qui continue toujours. Les dessins architecturaux ont été élaborés par A. Tombazis. Selon l’expression réussite de l’ex-Ephore des Antiquités Mme Rozina Kolonia dans le guide du Musée, les trouvailles sont placées de manière à “composer un roman historique, dont les pages couvrent douze siècles à travers l’exposition: elles racontent de manière muséographique l’activité politique, religieuse mais surtout artistique du sanctuaire de l’idolâtrie le plus fameux et de son oracle”.

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